Back to blog.
Cela faisait longtemps, hein merveilleux fans, en proie à des crises de manque qui m'ont apitoyé. Si, si.
Back donc, dans ce petit rôle modeste. Non que je me prenne pour un critique littéraire, ni même pour un aiguilleur, juste un témoin.
Pour témoigner donc, de mon coup de coeur 2013. 2012? 2012 peut-être. Peu importe. Voilà un livre à mettre entre toutes les mains, la vérité sur l'affaire Harry Québert. Cela commence comme un livre de Jonathan Coe. Un écrivain à succès est en retard pour la remise du super bouquin promis à son éditeur. Soudain, son prof de littérature, celui qui l'a mis en selle, qui est en outre considéré comme l'auteur "du" roman du XXème siècle, aux origines du mal, est arrêté pour le meurtre de Nola Kellergan, qu'il aurait tué il y a vingt-cinq ans, durant l'année 1975, l'année du succès de son livre, Aux origines du mal, précisément, et avec laquelle il aurait eu une liaison. Notre auteur, Marcus, laisse tout en plan, se rend dans le New Hampshire au secours de son ami Quebert, pour mener son enquête, dans une ambiance étouffante, à tous égards, où les rapports entre Harry et Marcus vont devenir compliqués, tendus, jusqu'à découvrir, au-delà de l'affaire Harry Quebert, la vérité sur l'affaire Harry Quebert
Présenté ainsi, c'est un polar à peine présenté, comme il y en a des centaines. Qu'est-ce qui en fait donc un livre génial?
Le style d'abord. Ecrit par Joel Dickers, un jeune auteur, notre héros dans le roman peut-être, français, qui écrit comme un américain réaliste, pour une histoire qui se présente dans cette Nouvelle-Angleterre formidable, entre Altantic City, Portland et Boston. Ce n'est pas moi qui le dit mais le prix de l'Académie française et les Goncourt es lycéens. L'aurais-je dit seul que cela suffirait quand même.
L'histoire ensuite : est-ce un polar, un polar gigogne, un roman sur les romans, un roman sur les romanciers, un roman sur les amours des romanciers, un roman sur l'entourage des romanciers, un roman sur le mode de l'édition, un roman sur le temps qui passe, un roman sur l'ennui, un roman sur la mélancolie, un roman sur la justice et les médias... Tout cela en même temps.
L'ambiance enfin. Qui m'a touchée parce que revenant d'une petite escapade entre Québec et nouvelle Angleterre tellement pas loin des lieux décrits que j'avais l'impression de les connaître. Mais surtout parce que c'est écrit de manière très fraîche, directe.