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mortellesvoyelles

Je me suis laissé convaincre de lire ce livre en écoutant une chronique sur France Inter ou sur France Info, je ne sais plus. Celle-ci le vantait comme un livre, un polar, bien écrit, ont la trame reposait sur l'histoire d'un manuscrit tueur sur fond de dénonciation du milieu de l'édition, avec un suspense haletant jusqu'à la fin.

 

Comme les très bons polars ne se comptent pas sur les doigts des deux mains, j'ai sauté sur le conseil.

 

Le résultat  est la flois différent et meilleur.

 

C'est bien l'histoire d'un manuscrit tueur, un roman ayant pour objet un roman, ce qui est souvent un genre dans les romans historiques (du type, un archéologue ou un passionné retrouve les épreuves des évangiles ou du testament d'un roi, etc. et des types plus ou moins sectaires poursuivent le découvreur pour que le bouquin ne sorte pas mais le héros gagne à la fin, type Da Vinci Code, donc).

 

Le héros est un journaliste, plutôt pas mal, séduisant qui commence une enquête in vivo dans le mileu SDF et découvre, à cette occasion le fameux manuscrit, pour lequel des gens (lesquels ? c'est l'intérêt du bouquin mais on est loin des modèles plus haut cités) vont tuer. Ce journaliste a un pote éditeur, un vrai con et il y a, là, un poil de dénonciation des moeurs de l'édition mais rien de bien méchant ni de vraiment délateur. Le manuscrit est publié, c'est un bouquin atroce qui met en scène des meurtres de femme, de manière anonyme (Nemo Nay, annagramme).

 

Ce héros se nomme Oxymor Beaulay. Beau-laid : oxymoron, Oxymor Beaulay, donc. Le ton est donné : Oxy est un fan de figure de réthorique, de cosntruction littéraire savante et l'intrigue place la recherche au sein des lettres, du génie des mots, avec un détour important du côté de l'Oulipo (Raymond Queneau et Georges Pérec), pour conduire le lecteur, sans un instant de souffle, à travers une vraie intrigue policière, avec des méchants policiers, des méchants bandits, un peu de sexe, mais sans excès ni vulgarité, un rebondissement à la fin...

 

Un très bon polar, léché, cultivé, intéressant non pas pour ses dénonciations du milieu de l'édition, mais tout simplement pour ses qualités intrinsèques et ce voyage formidable au mileu des richesses et des finesses de la langue française où les flics cotoient sinecdoques, zeugma et métonie, mais sans prétention ni pédantisme, où le lecteur est conduit, à pas de géant, dans tous ces méandres.

 

Un super polar signé Gilles Schlesser, aux éditions Parigramme.

Tag(s) : #polar
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