Jonathan Coe, un autre auteur anglais, est surtout connu pour son Testament à l'anglaise qui
est, outre ses autres qualités, une critique virulente du tatcherisme, sous forme de parodie (et donc je reparlerai plus tard) est l'auteur de romans tout aussi piquants, comme
Bienvenue au Club qui met en scène un jeune garçon Benjamin, confrontés aux affres de la vie d'un Lycée anglais, sur fonds de violence sociale, l'usine British Leyland,
ses grèves et sa reprise en main par un nouveau pdg musclé.
On retrouve le charme de ces écritures qui mèlent plusieurs vies, en une saga familiale et un roman d'apprentissage de la vie.
Tout commence en 1973, à Birmigham (décidément, c'est aussi le cas de William Boyd et de David Lodge) dans un lycée huppé de la ville. Benjamin est catholique, bien entendu, mais croit peu, il
est amoureux de Cicely, qui est une espèce de chose magnifique et impossible à atteindre, il compose pour elles poésies, symphonies, sans qu'elle sache rien jusqu'au jour où il publie une critique de sa prestation dans un Otello joué dans le lycée,
épouvantable et qui, paradoxalement, les rapprochera ; il y a son frère Paul, espèce de petit génie insupportable, son père, de droite dans une Angleterre en grève et gouvernée par les
travaillistes, il y a Doug Anleton, qui rêve de devenir critique de rock (ou de punk), son père, délégué syndical et chaud lapin, qui a une aventure avec Myriam, soeur de Claire, convoitée par
Doug, il y a Philip, dont lamère est amoureuse de M. Plumb, qui la charme de ses mots, ils y a Steve Richards, noir, et Culppeper, il y a la montée du National Front, il y a Lois,
la soeur de Benjamen, à qui malcom doit remettre une bague de fiançailles dans un pub le jour où l'IRA y dépose une bombe, tuant Malcom et faisant sombrer Lois dans une atonie dont elle mettra
des années à se remettre.
Il y atout cela et bien plus : l'Angleterre pré-Full Monty, l'ambiance ravagée et punk de l'époque, les rivalités politiques, et "ethniques", et surtout le style, changeant, de Coe, des
chapitres épistolaires, des chapitres à la mode Joyce, un ton très drôle.
Très, très bon. Avec sa suite, Le cercle fermé, dont je reparlerais, plus tard également.