Raymond-Théodore Troplong (1795-1869) fut un personnage considérable au XIXème siècle. Avocat, puis conseiller à la Cour de cassation, en 1835, il en devient le président en 1852, après avoir été désigné pair de France en 1846. Personnage extrêmement influent du second Empire, homme lige de Napoléon III, il rédigea la Constitution de la République puis fut le rapporteur du Senatus-consulte qui établit l’Empire en 1852. Président du Sénat, de 1852 à 1869, il fut aussi membre du Conseil privé de l’Empereur Napoléon III.
En plus de toutes ces activités politiques (où il ne brillait pas par ses qualités rhétoriques : Mérimée aurait ainsi parlé de lui, au Sénat en évoquant « Notre cher président, si justement nommé Troplong »), il fut l’un des grands juristes du XIXème siècle.
On le surnomma le « Portalis du Second Empire », et il passait pour l’un des chefs de « l’Ecole de l’Exégèse », telle qu’on la nomma ainsi ensuite, celle qui, l’instar de Demolombe et de ses contemporains, vantait le Cours de Code civil, c’est-à-dire l’examen des règles du Code article par article, en se contentant d’une interprétation fondée sur la grammaire, l’ordonnancement des textes, contre un Cours de droit civil, c’est-à-dire un enseignement par matières, comme Aubry et Rau, suivant Zachariae, le proposèrent ensuite, alors même et pourtant qu’il eut une assez grande influence sur l’Ecole historique française, pendant de l’Ecole historique allemande, qui cherchait à inscrire et ancrer le droit français issu de la Révolution, à l’instar des historiens, qui comme Michelet, vantaient le continuum historique, dans sa continuité.
Il écrivit notamment, plusieurs ouvrages de droit civil, un Droit civil expliqué (1833-1835), ainsi que des ouvrage sur presque chaque Titre ou livre du Code civil, ce qui le rattache à l’Ecole de l’exégèse (par exemple : De la vente ou commentaire du titre VI du livre III du Code civil, 1834, Des privilèges et hypothèques ou commentaires du titre XVIII du livre III du Code Civil, 1833, De l'échange et du louage, commentaire des titres VII et VIII du livre IIl du Code civil, 1840, etc.).
By DM