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Avertissement
320 8374183« Est-il besoin de préciser que ce roman est une œuvre de fiction même s’il se fond dans une trame historique dramatiquement réelle ? Toute ressemblance avec des personnages ayant véritablement existé ou des évènements qui se seraient vraiment déroulés serait donc purement fortuite, ou alors un coup de chance rare, hormis pour quelques salauds bien connus qui en ont été les acteurs maudits ».

« Inutile de préciser également que les droits d’auteurs sont protégés et appartiennent à Daniel Mainguy (© 2010) ».


« Cet ouvrage est publié sous forme de feuilleton, en ligne, sur www.daniel-mainguy.fr» ou en format "classique".

 

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Ne pas reproduire sans autorisation : « frappe et on t’ouvrira ».
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Chapitre 11

chapitre 13

 

— Deuxième partie —

 

 

 

 

 

 

 

 

Le général et la caporale

 

Zagreb, 6  juin 1995, 20h.

 

12. Partis peu après six heures de Paris, dans un avion militaire Transall malodorant et inconfortable mais, signe que les propos du général étaient sérieux, peint aux couleurs traditionnelles de l'armée française et non en blanc onusien, accompagnés d'une trentaine d'autres militaires d'unités, armes et nationalités diverses, Lemercier et Rahya, songeaient à leur après-midi. Rahya avait gagné l’appartement de Sophie comme il le faisait de plus en plus souvent, tandis que Natacha avait rejoint l’appartement de Lemercier. Il se sentait un peu coupable de l’accueillir dans cet appartement dont Mathilde était copropriétaire, mais Natacha avait insisté. Ils avaient fait l’amour et étaient restés enlacés quelques heures.

— Je crois que tu vas me manquer, avait-elle lâché, presque à regret.

— Tu ne voulais pas t’attacher, tu voulais juste passer de bons moment, en toute liberté, je crois bien me souvenir ?

— Oui. C’est ce que j’ai dit. Je le pensais. Je le pense toujours. En même temps je suis bien avec toi. Je me sens bien, rassurée, protégée. Mais je ne sais rien de toi. Il y a cette photo, sur l’étagère. Ta femme ?

— Ma femme. Enfin, elle est partie.

— Tu penses à elle ?

— Moins souvent qu’il y a encore quelque temps, mais j’y songe oui. Elle veut que je quitte l’armée. C’est pour cette raison qu’elle m’a quitté. Mais je ne sais même pas si c’est un jeu, un combat, une revanche. Si c’est une façon de triompher, même sans prix à la fin. Je ne sais pas ce qu’elle fait de sa vie. Les femmes sont tellement compliquées.

— Et tu vas quitter l’armée ?

— Je pars dans deux heures.

— Ce n’est pas une réponse.

Lemercier l’embrassa.

— C’est ma réponse. J’ai une vie, elle me plait. Et il y a Rahya. Ce qui nous lie est très important.

— Il y a d’autres femmes ?

— Non. Il y en a eu au début, quand elle m’a quitté. J’avais besoin de me rassurer. ça me suffisait.

— Et maintenant ?

— Je ne sais pas. Je pars dans deux heures. Je suis bien avec toi. Tu es belle, tu es sensuelle, tu aimes faire l’amour. On passe de bons moments, bien courts mais de bons moments tout de même. J’ai une vie qui me plaît. Tu m’as demandé l’autre soir si je voulais être libre. Je ne sais pas ce qu’est la liberté. Je sais juste ce qu’est la contrainte, la frustration. Ma vie, ma façon de la mener, c’est ma liberté. Je pensais qu’avec Mathilde je n’aurais pas à l’aliéner. Je me trompais. Je n’en demande pas plus aujourd’hui qu’hier. Une femme est déjà partie.

 Le pilote du Transall invita ses passagers à serrer leur ceinture tirant Lemercier de ses rêveries, l'avion s’apprêtant à se poser, après deux heures de vol, à Zagreb.

Zagreb ! Le nom de cette ville évoquait plus pour Lemercier une ancienne gloire du football européen, le Dynamo de Zagreb vainqueur d’une coupe d’Europe en 1967, éternel rival de l’étoile de Belgrade qui avait battu Marseille en finale de coupe d’Europe en 1991, 5 tirs aux buts à 3, que la capitale de la neuve Croatie résistant aux assauts des forces serbes tout en tentant de se prémunir des bosniaques.

Lemercier et Rahya ne se reconnaissaient qu'avec difficultés, attifés comme ils l’étaient. Ils avaient revêtus des tenues de combat camouflées, les nouvelles tenues « léopard » de l’armée française sur lesquelles les insignes de grade étaient eux mêmes camouflés, quatre bandes kaki pour Lemercier, deux pour Rahya, au lieu des habituels traits d'or ou d'argent. Ils portaient encore leur béret rouge, amarante plus exactement, des parachutistes parce que c’était leur dernière affectation avant la DGSE et parce que, à la DGSE, on faisait un peu ce qu’on voulait. Ils tenaient chacun un béret bleu ONU dans la poche, repoussant le moment où ils devraient le porter. Sachant bien qu’ils devraient tôt ou tard remettre leur béret rouge, celui des forces nationales, si les informations du Général Meyer concernant la création d’une force de réaction rapide étaient exactes, abandonnant par là-même la mission de l’ONU.

— Bon, je m'occupe des bagages et tu vas voir devant l'aéroport si on est attendu, d’accord ?

— Aff, commandant !

— Aff ?

— Aff. Affirmatif. Rahya s’exécuta en haussant les épaules.

— Tu sais quoi ? J’ai l’impression que Natacha pourrait tomber amoureuse.

— Ne te fais pas un film, mon commandant. Elle se raconte une histoire de princesse ou elle est tombée réellement amoureuse ? Vous vous êtes vus tellement souvent ? Tu es trop sensible au baratin. Natacha, Mathilde. Tu veux mon avis ? Tu es plus fier du sentiment qu’elle crée chez toi qu’elle pourrait être tombée amoureuse que du fait qu’elle le soit peut-être, je dis bien peut-être, réellement.

 

*

 

Rahya avait fini par trouver une jeep et son chauffeur affrétée par le commandement des forces françaises à Zagreb pour les conduire auprès du général Delouvrier.

Celui-ci les accueillit au milieu d'un fouillis fait de longueurs de fils électriques, de dossiers et papiers divers et d’écrans d'ordinateurs animés par une foule de soldats et de soldates allant et venant en tout sens comme on pouvait imaginer ce qu’était la fourmilière d'un commandement opérationnel moderne en déplacement. Dans un coin, au milieu de dossiers apparemment classés, un secrétaire tapait une note de service sur un ordinateur posé sur une pile de dossiers, relié à une imprimante dont l'équilibre devait être rompu à chaque impression. Plus loin, une jolie caporale blonde en tenue impeccable, vêtue d’une jupe et d’une tunique beige plutôt que de la tenue de combat que portait la très grande majorité des militaires, préparait du café pour Rahya et Lemercier et, surtout, pour le général qu'elle semblait couver du regard lorsqu’il faisait une apparition. Le général Delouvrier avait, semble-t-il, tenu à agrémenter son séjour sur place. Plus loin encore, derrière la salle des transmissions où des toiles de câbles prenaient dans leurs mailles toutes les mouches en uniforme qui tentaient de franchir le piège qu'elles tissaient, une salle des opérations était en pleine ébullition au milieu d'officiers supérieurs tentant de démêler des cartes  multicolores, des photos aériennes prises par des avions ou satellites espions ou encore des rapports en tout genre qu’apportaient des sous-officiers préoccupés et zélés.

 

 

(...) 

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